L’itinéraire de la Voie Romaine compte deux parties bien différenciées. D’une part, nous trouverons quelques vestiges à Castellfollit de la Roca, qui pourraient avoir une origine romaine, et d’autre part l’antique voie romaine de Capsacosta à la vallée de Bianya, laquelle (nous le savons avec certitude) fut construite il y a plus de 2000 ans.
Nous commencerons le tour à Castellfollit de la Roca, aux vergers du Turonell, situés entre la rivière du même nom et la falaise basaltique. En théorie, la voie romaine provenait de Besalù, suivait le fleuve Fluvia et montait par le chemin de la Rossolada en haut de la falaise, là où actuellement se situe le village de Castellfollit de la Roca. Il est dit que ce chemin de pierre suit l’antique voie romaine. Une fois en haut, il tournait à droite jusqu’à l’actuelle place Josep Pla, depuis laquelle aujourd’hui encore, nous avons une vue panoramique de la région. Depuis l’arrière de la vieille église, aujourd’hui reconvertie en salle d’expositions et offrant une vue privilégiée depuis son clocher, on suppose que la voie romaine continuait en direction de l’actuelle vieille rue (carrer Velle), puis des rues de Fortí, nou, jusqu’à arriver à la place de Sant Roc, où se trouve la tour de l’horloge qui conte une histoire bien particulière. Depuis ce point, nous devrons suivre la direction de Sant Joan les Fonts. Les ruines ne permettent pas d’affirmer que ce morceau de la grandiose voie romaine soit passé par ici avant de continuer en direction du col de Capsacosta, mais par pure logique, il est fort possible qu’il en ait été ainsi. Ce chemin continuera le long de la vallée du Fluvìa, convertissant la falaise de Castellfollit de la roca, en une tour de garde naturelle. Nous savons que ce type de lieu ou de particularités géographiques étaient très appréciés par les romains. Nous ne trouverons pas d’autres ruines jusqu’à ce que nous arrivions à la vallée de Bianya, où commencera la voie romaine proprement dite. Nous pouvons y accéder en voiture Depuis Castellefollit de la Roca, ou à pied en suivant les itinéraires signalés. La marche peut être entamée dés Sant Salvador de Bianya ou depuis le passage des Traginers. Si nous la commençons au bourg de Sant Salvador de Bianya, nous emprunterons un sentier au milieu des bois jusqu’à Sant Pau de Seguries, en montant le col de Capsacosta sur une distance de 6.2 kilomètres et un dénivelé de 420 mètres. Les pentes les plus accentuées peuvent atteindre les 10%. Ces pentes seraient comparables aux ascensions des grands cols du tour pyrénéen ! Nous baladant, nous rencontrerons des morceaux de voies très bien conservés et d’autres moins. N’essayez pas d’entreprendre cette promenade en sandales romaines et soyez au contraire bien équipés, car vous marcherez sur des pierres doublement millénaires. Ce morceau de voie, l’unique bien conservé, fait partie d’un chemin qui se séparait de la grande Via Augusta, et reliait Rome à Cadix. Cet itinéraire permettait d’entrer par les pyrénées. On suppose que la traversée se faisait par le col d’Ares. Il faut imaginer qu’en plus des hommes, des bêtes tiraient des chariots passant par ce sentier! Comme vous le constaterez, il est inenvisageable aujourd’hui, que des véhicules puissent y circuler. Unes des preuves de la popularité de cette voie à différentes époques historiques, sont les ruines d’auberges du XVIIème siècle. Avec le temps et l’amélioration des routes, cette voie fut de moins en moins utilisée. Elle se convertit par la suite en chemin de pâturage. Actuellement, la voie romaine est bien balisée tout au long du parcours. Il y a en effet de nombreuses signalisations nous indiquant le chemin principal mais également les variantes. Au fur et à mesure de notre ascension, nous découvrirons des portions de chemins de plus en plus originaux et ressemblant à ce que fut la voie il y a de cela 2000 ans. Nous découvrirons des portions réellement bien conservées et d’autres où le passage du temps à été moins clément. Il faut souligner le génie avec lequel a été construit cette voie, notamment les virages très serrés tout près de Capsacosta, les plateformes pour tourner, les bas côtés, le réseau d’égouts, et tant d’autres détails que nous pourrons découvrir tout au long de notre ballade. Sur ce passage, bien que les pierres pavées et leur histoire attirent toute notre attention, n’oubliez pas de lever un peu les yeux. La où la végétation nous le permet, la vue nous aidera à comprendre pourquoi la commune se nomme la vallée de Bianya. Collines et montagnes s’élèvent au milieu de vallées boisées et humides, où nous pourrons les contempler depuis ce point de vue privilégié. Nous pourrons également observer la différence de végétation des versants fluviaux: du côté du Fluvia dominent les chênes et du côté du Ter plus humide et en hauteur, les pâturages et l’hêtre.